Juste un petit tour en passant..................par Claret
Lundi je cherche désespérément quelqu’un pour aller profiter du soleil en montagne. A grands coups de mails et de posts en tous genres sur camptocamp, je désespère presque de trouver partenaire lorsque je reçois la réponse de Damien :
« mardi/merc, pas moyen je bosse et je peux pas faire péter comme toi!!!!! »
Et quelques 20 heures plus tard Damien me prend dans sa voiture à Moutiers (dans le sens "m'emmène", rassure toi maman ;-), direction les contreforts sud du Mont Pourri…
A peine nous décollons de la voiture qu’une étrange fatigue m’envahi. Je ne comprends pas. Il est juste 8h du mat’ et je viens à peine de petit déjeuner et pourtant je me sens un peu féblarde, comme on pourrait l’être après une énorme course en montagne et plus de 12 heures sans manger… Mais comme nous avons déjà énormément progressés dans notre ascension - puisque l’on doit friser les 150 mètres de dénivelé - je ne me sens pas de faire demi tour pour retourner me substanter à la voiture. Damien, n’ayant pas envi de me donner un bout du bon gâteau au chocolat que sa mère lui a préparé (enfoiré!), me propose immédiatement d’appeler l’hélico du PGHM. J’avoue que j’hésite un peu. Mais après tout c’est vrai quoi, ils sont là pour ça non ? Une hypoglycémie en montagne ça peu arriver à tout le monde ? Non !?!
Ni une ni deux, Damien appel donc le PG et 10min plus tard le vombrissement du rotor raisonne dans le ciel.
Les gars du PGHM, hyper pro comme d’habitude, sont super sympas. Ils me rassurent m’expliquant que j’ai bien fait de les appeler, que j’aurais pu faire un malaise beaucoup plus grave. Seulement à peine suis-je montée dans l’hélico que ça va beaucoup mieux. Je reprends immédiatement mes forces et mon coup de fatigue s’envole comme l'hélico… et je n’ai plus du tout envi de renoncer à mon Mont Pourri !
Penaude mais déterminée, je me lance donc et je leur explique la chose. Je mets toutes les formes possibles et ma demande, on ne peut mieux enrobée, passera comme une lettre la poste… et même mieux que ça !! Bien motivés à ne pas s’être levés pour rien et sous prétexte de « repérer le coin », les gendarmes nous proposent de nous monter jusqu’au refuge du Mont Pourri histoire de faire une petite balade en hélico!! Enorme !!!
Evidemment, Damien et moi n’avons même pas besoin de nous consulter pour acquiescer immédiatement : Qui refuserait une telle proposition ???
Ainsi donc, on se retrouve moins de 2min plus tard au refuge du Mont Pourri où le gardien, que Damien avait prévenu la veille de notre passage, nous attend déjà avec le café chaud… C’est pas la classe ça, hein !?!
Quoi non ? Non ? C’est pas la classe ?
Ouai non, c’est vrai… en fait c’est vrai que c’est pas tout à fait la classe. Puis en fait ce n’est pas tout à fait vrai... En fait d’ailleurs ça n’est pas vrai du tout…
Quoiqu’il en soit, hélico ou pas, PGHM ou pas, hypoglycémie ou pas, gâteau au chocolat OU PAS (bon ok, y'avait le sauc' au poivre, c'est po mal non plus ;-) c’est bien après moins de 5 min d’effort que l’on s’est retrouvé à boire le café chaud au refuge du Mont Pourri offert par le sympathique gardien :-))). Après, comment et pourquoi, c’est une autre question qui ne regarde que nous. Et sur ce coup là, moi je n’y suis pour rien... Il faut demander à Damien la magouille. Oui vous savez ce grand dadet (au fait ça veut dire quoi grand dadet ?? Car je trouve que ce terme lui va comme un gant mais je ne voudrais en aucun cas l’affubler d’un surnom péjoratif…)
Bref, donc, ce grand dadet de Damien, qui, à priori est tout sérieux et tout gentil, ben en fait c’est Monsieur Magouille !!! Et oui il ne faut pas se fier au apparence et encore moins à l’eau qui dort… Alors si vous voulez savoir comment on s’est retrouvés là-haut comme par enchantement, (comme on avait zappé 3 heures de queue à l’Aiguille du Midi en plein mois d’août d’ailleurs), ben demandez-le à Dam’s. Car moi je ne suis qu’une pauvre petite fille innocente et manipulable qui s’est bien facilement laissée influencée (hé hé :-D ).
Bref, une fois notre café chaud (thé à la mûre pour moi merci) avalé, on prend la direction de la face Sud du Mont Pourri que l’on atteindra par une bonne sente moins de 45 minutes plus tard. Ca a du bon quand même d’avoir des relations ;-) ;-) !
Là nous attendent 400 mètres d’escalade sur du bon caillou. L’équipement, lui, n’est pas de même qualité et la grimpe parait sacrément exigeante lorsque l’on est assuré uniquement sur un vieux spit de 8 tout rouillé et qui tourne dans le vide, tout là-bas à plus de 5 mètres sous nos pieds… Heureusement la plupart des passages vraiment expo ont bénéficiés d’un réequipement. Mais il en reste encore quelques uns pour se faire des émotions, comme un départ en 6a+ teigneux ou il ne faut pas se la coller sous peine de finir écrasé comme une crêpe sur la vire juste en dessous…
Non, c’est clair, on est loin de l’équipement des voies équipées de Presles ou des récentes Cambonnades. On se rapproche plutôt de l’esprit des Gillardes ou même de voies comme Aurore Nucléaire où le niveau obligatoire est quasi-identique au niveau max de la voie… En bref : Faut pas s’la coller !
.Ainsi donc pour ma reprise grimpe ce fut donc une bonne remise dans le bain, notamment mental, à grimper entre les points. « Heureusement » (si l’on veut, mais dans le cas présent OUI) la présence de nombreuses vires diminuent énormément la sensations de vide et d’engagement.
Ce fut donc dans cette étrange atmosphère de semi mer de nuages que nous gagnerons le sommet, enchaînant les variations de rythme cardiaque, euuuuh, les longueurs je voulais dire ;-), pour être enfin accueilli comme il se doit par un soleil éclatant au sommet, histoire de profiter du panorama à bonne température, après avoir grimpé à l’abri du soleil pour ne pas trop suer, mais sur du rocher réchauffé à souhait…
(OUF une phrase = un paragraphe, je me suis déchirée là !)
Damien, l’homme aux milles ressources (j’crois que je vais l’appeler comme a maintenant ! lol ) connaissait la ligne de rappel de la voie d’à coté l’ayant déjà parcourue, et c’est ainsi qu’en moins d’une heure et quart nous regagnons nos baskés, non sans avoir croisés des bêtes à cornes sur chaque vire entre 2 rappels !!
(«#@¤# ça devient une habitude !)
Puis après tout la voie ne s’appelait-elle pas « du pain du vin du bouquetin »? Il aurait manquait plus que ça qu’on n’en ai pas vue, muf !
D’ailleurs « en voir » c’est peu dire. On pourrait plutôt dire qu’on a eu droit à un véritable défilé : tous poils tous ages, des bouquetins par dizaines, si si, presque à se lasser et à devoir les virer pour pouvoir passer… Alala heureusement que ces « petites » bêtes sont protégées car sinon j’ose même pas imaginer à quel vitesse les tireurs beurrés pourraient – à nouveau (ça à failli le faire en début de siècle ! ) - les exterminer…
A merde non là sur la photo c'est pas tout à fait un bouquetin :-DEncore merci Damien pour cette superbe journée ;-) !
Toutes les photos de la voie
(Hé bé @¤&# Dam’s, si avec un article comme ça, des milliers de filles ne te contactent pas, alors j’y comprends plus rien moa ;-))