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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 21:48



Et oui y'a des fois comme ça... Le Glandasse puis La Meije: en ce moment c'est open-but !





La Meije
But à la Voie des Marseillais
avec François et Damien



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J1 : Montée au refuge super cooooool histoire de reprendre la montagne doucement, tout en papotant, et sans se fatiguer... on papote tellement qu'on rate les câbles et inaugurons une petite variante daleuse semi-neigeuse avec Damien. Pas pire finalement car on aura pas mis plus de 3H30 pour atteindre le refuge du Promontoire au grand soulagement des gradiens ("les horaires c'est les horaires !!!" ).... et les baskés five-ten c'est d'la balle ; ou du scotch plutôt !



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C'est tellement beau que je ne cesse de m'extasier. On ne peux se lasser ni même s'habituer à tant de beauté....





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BOUM le mirage ! Hé ben non c'est pas une hallucination... elle est bien là et qu'elle est belle... MAIS QU'ELLE EST BELLE !!!! 

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Pfffffff trop beau....................

Bon ça va j'arrete.......


Passons.








Voilà l'objectif du lendemain. Une voie pas trop longue et pas trop dure mais classe quand même : la voie des Marseillais pardi !!



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Puis un petit panorama juste pour le plaisir des yeux.....



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La brêche de La Meije









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Le vallon des étançons que l'on vient de remonter. C'est long quand même avec tout ce plat pète c...... cuisses ;-)) !












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Col du Pavé







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Pointe des Aigle, Pic Nord des Cavales,  Choisy Bourcet & co....









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Boum, le Grand Pic nous domine







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Mais qui c'est ça??? Z'ont l'air un peu bizarre ces mecs non!?! ;-) ;-)






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  El topal






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Au petit matin : On s'équipe au pied de la voie....



.... enfin là où ils pensent que c'est la voie.....

Mais moi j'suis sur que c'est plus à gauche....



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Ben alors François t'as l'air moins convaincu là-haut !?!





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Et soudain c'est le but !!!
Piton, réchappe, La Meije 25 000 - nous 0. Décidemment....

Bon ben y'a plus qu'à recommencer...
Alors voyons où est-ce............ ??????

Ah ben c'est là !!!!! Plus à gauche !!! Qui c'est qu'il avait raison ??? ;-)))))))))))))))))
(Je sais c'est pas beau de faire sa maligne mais là c'est plus fort que moa  =))





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et François s'envole dans la "vraie" première longueur cette fois !
On a juste perdu une heure et Dam's et moi sommes frigorifiés !!!







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Départ en traversée de L2


Deuxième longueur : Dam's n'a pas ses chaussons. Moi, congelée, je ne daigne pas à mettre les miens. C'est donc François qui s'y colle. Et vue qu'il est tout content d'y aller, tout roule. Sauf que l'itinéraire n'est pas si évident....




....encore une heure de perdue....




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R2 : Il commence à pas être tôt et il fait toujours aussi froid et on a fait que 2 longueurs.... La motivation qui ne m'avait jamais vraiment gagnée aux vues des températures vient de s'évaporer définitivement...


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Damien toujours content quoiqu'il arrive !






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et François qui l'est encore plus...



...après avoir trouvé un duvet !!! Seul équipement qui lui faisait défaut pour le stage aspi cet été.... poum, comme ça, tombé du ciel.... C'est énorme!!! JACK-POT !




Mais étant donné l'heure et le froid on prend la décision de redescendre par les rappels de l'horreur du bide (qu'est c'que je peux être convaincante quand je suis convaincu !!). Et là c'est le bide.... François qui avait emprunté ces rappels voilà à peine plus d'un an se tappera 2 remontée sur cordes et 1h15 de recherche avant que Damien tombe sur le relais en moins d'une minute.... Faut croire qu'il y  a des jours où c'est pas le jours... enfin si l'on puit dire parcequ'avec un duvet en plus, François n'est pas si mécontent que ça !!

Quelques ramasses et 2H30 plus tard on est à La Bérarde. Décidément La Meije est aussi sauvage que belle et la belle ne se laisse pas avoir comme ça... C'est certainement aussi ça qui la rend si désirable, majestueuse, intouchable....

A bientôt reine Meije, je reviendrai encore et encore m'agenouiller à tes pieds et peut être un jour me laisseras-tu à nouveau l'honneur de t'embrasser...













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13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 22:58

Col du glacier noir

couloir nord ouest (à la descente!!)

le 13 novembre 2006 avec François

 

 

 

vue-emeraude.jpg

Mais non je ne me trompe pas. La photo est bien celle du Col !! Et oui c'est le Col du Glacier Noir et son couloir Nord Ouest que l'on peut distinguer sur la gauche. Itinéraire idéale pour redescendre de la goulotte "Emeraude de Gauche" (à droite du Col sur la photo) non??

 

 

13h, nous sommes au sommet de la goulotte, béa d'admiration devant le panorama grandiose qui s'offre à nous... Mais le froid nous rappel bien vite à l'ordre et il est temps de prendre le chemin du retour. Surtout que celui-ci va être long étant donné que nous devons commencer par gagner le Col du Glacier Noir afin d'ensuite en desescalader son couloir NW qui fait tout de même pas loin de 400m... Puis ensuite il reste encore le retour sur le glacier noir, soit  facilement 2 à 3 bonnes heures de marche!!!

Je desescalade donc le couloir versant sud en direction d'un relais de rappel pendant que François me contre-assure sur un becquet. Pendant que j'installe le rappel, il me rejoint rapidement et nous nous retrouvons vite 55m plus bas. Par une courte desescalade puis une traversée à flanc du glacier du coup de sabre nous nous retrouvons au pied d'un éperon rocheux qu'il faut remonter pour accéder au Col. Le rocher est pourri et ça deverse partout. On ne sait pas trop par où l'attaquer... La seule solution doit être d'aller chercher un couloir un peu plus bas sur la droite ou de remonter plus haut à gauche vers là d'où l'on vient... Mais François, pris d'un élan de motivation me lance "Faut bien que je mette à profit mon entraînement grimpe! Je passe par là! Feu!!" et aussitôt dit, il s'engage dans un pas abo et deversant d'escalade, évidemment quasi improtégeable étant donné la pitoyable qualité du caillou...

"- François rappel toi la Pierre-Alain, soit prudent, desfois ça part alors qu'on aurait cru pouvoir y tracter un boeuf!!"

Je m'inquiète fortement de la tournure que prend la situation mais je sais que François est loin, trés loin d'être bargeot et qu'il se souvient trés bien de l'épisode de la PA... M'enfin je ne peux m'empêcher de stresser quand je le vois tracter sur ces prises qui ne demandent qu'à péter...

Finalement le bougre ne s'en sort pas si mal et s'empresse de monter m'assurer depuis le Col. A mon tour je misère bien pour passer ce ressaut abo. Je fini par rejoindre François plus essouflée qu'aprés les 450m de goulotte...

Un petit coup de thé chaud et c'est parti pour la descente. Au début, je ne suis pas bien fière quand je vois l'ampleur du couloir à desescalader. C'est bien pentu et bien long!!! Moi qui suis déjà bien fatiguée (on vient quand même de se tapper environ 1700m de dénivellé dont plus de 450m de goulotte!!!)!!!

Bref toutes façons pas le choix, faut y aller alors feu, c'est parti. Au début je desescalade et François me contre assure depuis le haut en se calant bien dans la neige. Moi je suis bien persuadée que si je pars il ne me retiendra pas mais bon il tient à faire comme ça alors... Alors on fait comme ça un bon moment jusqu'à que ça me gonfle trop et que je craque et que je finisse par me desencorder pour desecndre plus vite et plus confortablement. Puis au moins si l'un se la colle ça évitera que les deux y passent... M'enfin toutes façons (rassure toi maman ;-)) pas possible de se la coller. Les pentes ne sont pas trés raides (55° max) et on a des crabes et des pioches aux extrémités!!! Bref je descend ainsi un moment jusqu'a apercevoir de la glace dans le bas. François se pose alors sur un becquet pour m'assurer pendant que je vais voir ce qu'il en est. Pas de soucis ça passe bien. Je me désencorde à nouveau pour qu'on puisse descendre sans s'enméler les pinceaux.

Arrivée à la rimaye je descend prudemment. Elle est physiquement bouchée mais l'aspect et la couleur de la neige laisse présager d'un pont de neige des plus fragile. J'ancre bien mes deux piochons au plus bas possible dans la neige dure et tente de passer doucement... Mais ce que je redoutais ne tarde pas à arriver: je me retrouve les deux pieds dans le vide, agrippée à mes piochons... Heureusement j'avais prévu le coup. Je remonte donc assez facilement en "zone sure" mais je mesure bien vite la bêtise de mon geste, imaginant François arrivant ici et ne voyant plus aucune trace de moi à part un trou béant dans la rimaye...

Bref, je remonte vite me réencorder au bout de la corde qui pendouille au dessus de moi et crie à François de m'assurer pour passer la rimaye qui craint. Je prends un "OK" pour un feu vert et, par un pas d'équilibriste, passe la rimaye avant de descendre au plus bas dans la pente de neige pour assurer le passage de rimaye de François. Par un grand bon, il en finit avec cettes dernière difficulté et vient me rejoindre. Il m'avouera rapidement qu'en fait il y avait eu malentendu et qu'il ne m'assurait pas vraiment lorsque je passais la rimaye...

Ce petit épisode m'ayant bien refroidi, je redouble donc de prudence pour passer le bout de glacier bien tourmenté afin de retourner, enfin, chercher nos baskés laissés le matin sur le glacier.

 

Emeraude14.jpg

 

Ouffff! Contente d'être enfin en bas!!!

 

 

 

Emeraude15.jpg

 

Là, aux vues de nos tronches, pas moyen de dire qu'on est pas fatigués!!

Derrière nous la goulotte bien visible à droite (ligne rectiligne sortant au "col" ou à la "brêche" sur l'arête) et le large couloir légèrement courbé venant du col du glacier noir à gauche.

 

 

 

Finalement moi je décide de garder mes grosses pour éviter les déboitages de chevilles le temps de descendre la pierraille du glacier noir. François, lui, chausse tout de suite les baskés, et les multiples et spéctaculaires gamelles que je me prendrais, du au manque d'adhérence des grosses sur les plaques de glace, atesterons bien qu'il avait raison!!

C'est donc finalement à presque 20h que nous regagnons la voiture, bien fatigués mais tellement heureux qu'on ne peut s'empêcher de tirer des plans sur la comète pour notre prochain jours de congés la semaine prochaine...

 

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13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 22:41

Ailefroide Orientale

Goulotte Emeraude de gauche

le 13 novembre 2006 avec François

 

vue-emeraude.jpg

 

"Emeraude de gauche" est la ligne à l'aplomb du nuage vertical, sous le soleil.

 

3h30 du matin, le réveil sonne et il n’est pas facile de sortir du duvet par ce froid mais avec la journée qui vient, autant ne pas traîner dès le matin. D’autant plus que j’ai bien dormi et je suis en pleine forme. Il n’en ai pas de même pour François qui apparemment à du mal ce matin…  

 Ptit dèj avalé, on est prêt à 4h10 du matin pour partir à l’assaut d’une goulotte du glacier noir. On verra laquelle une fois là-haut, au pied des grandes faces.

 Approche sans anicroches, 2h40 plus tard on pose nos sacs et nos baskés au pied de la face nord de l’Ailefroide. Maintenant il faut choisir la ligne qu’on gravira aujourd’hui. La Pschitt nous tente bien mais les rafales de vents, à nous coucher par terre, nous ont dissuadés de nous engager dans un itinéraire aussi long. En vue d’une grosse baston contre les éléments on choisi donc cette magnifique ligne qui s’offre à nos yeux, d’une pureté extraordinaire : « L’Emeraude de gauche »

 

 

 

 

 moi-le-matinEmeraude01.jpg

 

Le matin au pied de la goulotte. Levé de soleil grandiose...

 





François part devant pour la première longueur. Un beau mur assez raide se dresse devant nous avec une glace polystyrène peu protégeable. Quelques rochers émergents laissent l’espoir de placer quelques protections. Après un mauvais friend et un coinceur qui ne tardera pas à glisser le long de la corde, François fait relais sur un bon becquet afin de me faire venir. Je récupère le matos et poursuit au dessus dans des pentes moins raides ou je peux placer quelques broches et protections sur des cailloux de ci de là. François se retrouve  rapidement en bout de corde, il part donc à corde tendu et après avoir franchi un petit ressaut bien retord en mixte je le fais venir sur un relais bétons sur deux bons becquets au pieds de la goulotte encaissée.

 

 

 

 

 

 

Emeraude03.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il ne fait pas chaud. François repart direct dans la goulotte où la pente se redresse, la ligne s’affine, l’ambiance grandit… Ca grimpe, c’est beau, mais il est toujours aussi difficile de se protéger dans cette glace sans consistance…

 

 

 

 

 

 

 

 

François, surmotivé pour mettre à profit son entrainement grimpe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

pieds-fran--oisEmeraude05.jpg 

 

 

Je le rejoins au relais

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un peu de corde tendue puis François fait relais et me fait venir. Au dessus on aperçoit un beau morceau de goulotte bien encaissée et surtout un beau ressaut raide et pas large. Aller, ce sera pour moi !

 

 

 

 

moiEmeraude06.jpg

 

 

 

 

Je repars donc dans la goulotte. La pente est soutenue et je ne peux pas vraiment protéger. Il n'y a pas vraiment de glace et le rocher est compact ou branlant... Comme d'hab en montagne, mais là plus que jamais, il ne faut pas tomber!

 

 MOImeraude07-copie-1.jpg

  


 Emeraude08.jpg

 

 


 

 

François part à corde tendue. Moi j'arrive au pied du ressaut. Il est raide et étroit, ça risque d'être baston. Je veux protéger mais la glace est pourri. N'ayant rien d'autre à mettre je pose une broche quand même. A l'attaque du ressaut une écaille me permet de poser un friend mais elle sonne terriblement creux... J'crois qu'faudrait vraiment éviter de tomber dessus...

 

Le ressaut est en fait un bouchon de neige. Pas de consistance, pas de glace, c'est assez la misère. Finalement ça me permettra de mettre en appplication mes acquis technique de grimpe et ça change du bourrinage, passage finosse et technique oblige. Heureusement que j'avais baaaasé les dragonnes!

 

 

Je continue car pas moyen de trouver des rochers pour faire un bon relais et la glace est inbrochable... Mais lorsque je me retrouve presque "à poil" avec plus qu'un friend, une sangle, une broche longue et une courte, je me résoud à faire un relais sur broche. Necessité faisant loi, je trouve même un bon morceau de glace correct pour brocher et je fais venir François. Il repart, fini les quelques mètres de goulotte et gagne les pentes supèrieures de neige... On finira ainsi à corde tendue jusqu'en haut.

 

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Les pentes de neige supèrieure

 

 

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Et un panorama grandiose...

 

 

et enfin le sommet   !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

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Sortir entre le Pic Sans Nom, le Coup de Sabre, l'Ailefroide... c'est INDESCRIPTIBLE ce que l'on peut ressentir! Que c'est beauuuu!!!!!!

 

 

 

 

 

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19 octobre 2006 4 19 /10 /octobre /2006 23:39

Et ouai, suffit de cliquer sur les photos pour les avoir en grand : d'la balle!!!!!!!!!!!!!!!!

 Cf.

La Meije : http://meije.over-blog.com/article-3610319.html

Aurore nucléaire : http://meije.over-blog.com/article-3457787.html

 

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12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 14:46

3ième tour de Queyrellin

Les dents de Cyrielle

Le 11 octobre 2006 avec François

 

 

 

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 (La voie passe tout droit dans le sommet le plus haut, derrière moa)

 

 

Chose dite chose faite, formalités estudiantines et bringuesques passées, me revoilà sur les beaux cailloux de nos si belles montagnes Hautes-Alpines avec 3 évènements marquants ce jours, en plus de la méga caillante du à l'absence de soleil (ce dernier était pourtant promi par météofrance, salops!!!):

1) J'ai coché (= sortie à vue pour les non inités) la longueur dure de la voie en 6c/7a (qui d'ailleur engage grave sa maman sur la fin....)!!!! Un bon combat mental et physique mais c'est  passé!!! Surtout que ça devait faire depuis le mois d'avril ou mai que j'étais pas allé dans un 6c (ou plus) en falaise!!! (exception faite d'1 6c à Saillans)

2) Un magnifique baaaaaaase de ma part au dernier spit de la voie se transformant en un magnifique écrasement sur plateforme puis un finish plusieurs mètres plus bas tête en bas, sans gravités heureusement.... Comme disait Cyril, faut en garder un peu pour la fin!!

3) Malgré tout un grand finish aux urgences de Briançon, même si pour des raisons autres que cascadesques: Depuis le matin j'avais un mal de bide à tordre une moule et j'ai donc fini ma journée, et ma nuit d'ailleurs, à l'hosto, sous perf, à jeun, et tout le tralala, en attendant l'opération "en urgence" de l'appendicite du lendemain matin qui finalement n'aura pas lieu...

Bref le détail et les PHOTOS à venir tréééés bientôt.... Juste un peu de patience!!! pour le moment faut que je me remtte de mes émotions moa ;-))

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Yep! Suffit de cliquer sur les photos pour les avoir en grand!

18h15, fini le boulot, 3 petites courses et puis s'en vont... Direction Briançon, ou plus précisement la vallée de Névache, ce petit coin de paradis au bout des Ecrins...

7h15 le reveil sonne. Après un bon petit repas et une super nuit dans le super C15 hotel 5 étoiles on se reveil tranquillou avant d'allumer le réchaud, encore bien au chaud dans nos duvet...

 

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Le C15 hotel *****

 

 

 

8h on décolle direction le refuge du Chardonnet et les tours de Queyrellin juste au moment où le soleil se lève sur les hauteurs. Que c'est beau ces lumières d'aurore illuminant les couleurs automnales...

 

Cyrielle02.JPG





Départ au premières lueurs du soleil. Il fait frais, c'est tout gelé blanc!!

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Pfffff que ça doit être bien d'avoir un chalet ici....

 

 

 

 

 

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Dans l'éboulis au niveau du refuge du Chardonnet

 

 

 

 

Vers 10h nous voilà au pied de la voie. Il fait froid mais on est bien habillés, puis le soleil devrait  être là bientôt. François fait la première longueur en III puis je pars dans la suivante. J'avoue d'ailleurs que le 6c, comme ça, à froid, et n'ayant pas fait de falaise depuis un bout de temps, ben ça a de quoi déconcerter... J'ai pas randonné!!

 

 

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La 3ème Tour de Queyrellin. La voie passe au milieu.... Ca pète!!!!

 

 

 

 

 

 

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 Moi dans L2 (6c 6a 6c), ça reveil!!

 

 

 

 

 

La longueur suivant est pour François, puis moi, puis François etc... mais il fait toujours aussi froid et maintenant que le soleil devrait être sur nous, c'est les nuages qui ont pris la relève du pilier pour faire écran aux rayons réchauffeurs. Dommage, on va devoir supporter le froid un bon moment. Pourvu que ça se lève!

 

 

 

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La sortie de L3

 

 

 

 

 

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L4

 

 

 

 

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  La fin de L6, une longueur magnifique en 6b que François a enchainé avec L5




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Cyrielle12.JPG

 

Puis je repars dans L7:

 

Cyrielle13.JPG


 

  

 

 Finalement on devra se faire une raison et c'est dans une magnifique ambiance de méga-caillante qu'on devra faire la voie. Tant pis. Puis toutes façons c'est tellement beau qu'on ne regrette pas même si le froid saisissant ne rend pas l'escalade aisée...

 

 

 

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François au départ de L8

 

 

 

 

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La fin de L8, la longueur "crochet" en 6c

 

 

 

 Cyrielle16.JPG

 

 


Puis je repars dans le 6c/7a, plus finosse tu meurs ;-)Cyrielle18.JPG

 




Cyrielle19.JPG
Et biiim le 6c/7a!!!! J'ai coché!!!

 

 

 

 

 

Je repars de suite dans la longueur suivante en 5+/6a histoire de "récupérer" et de laisser le dernier 6c à François. Je me payerai ensuite la dernière longueur sommitale en 6b, et ça me suffira amplement!!

 

 

 

 

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Sortie du dernier 6c, un réta bien physique...

 

 

 

 

 

 

Cyrielle21.JPG

La DERNIERE longueur!!!

 

 

 

 

Dernière longueur, j'avoue être bien fatiguée. Puis il a fait tellement froid toute la journée... Du coup je veux aller vite, trés vite, trop vite. Je ne regarde pas ce que je fais, et dans cette dalle bien technique ça ne pardonne pas. je me retrouve vite dans un bombé tout lisse au niveau du DERNIER POINT de la voie, mais il est loin à gauche et je ne peux mousquetonner. Je commence à mal respirer. Je vois la vire à peine 2 mètres sous mes pieds, et le dernier point que j'ai mousquetonné presque au même niveau mais plus à gauche. Si je base... Je vais baser, je vais baser, JE VAIS BASER, BAAAAAAASE!

Bim bam boum, ou suis-je?

Une voie :

"- Ca va? Ca va?

 -Ouai... OUAI! Ouai ça va!!"

 Je suis sonnée et bien secouée mais ça va. Je me remet à l'endroit (car j'ai la tête en bas, les pieds en l'air par dessus la corde), et ça va... Ouf, quelle frayeur. François aussi à eu peur. Il parait que j'ai tappé de plein fouet la vire, les 2 pieds à plat et j'ai continué ma chute pour aller m'écraser plus bas sur le rocher, la tête en bas. Moi sincèrement je n'ai rien senti. Tant mieux me direz vous!!

 

On ne tardera donc pas plus longtemps la haut. François fait vite fait l'aller retour au sommet histoire de récupérer les paires et on se casse. 1h et quelque plus tard on est en bas, fini les rappels et basta le froid, on prend le chemin du retour avant de faire une petite pause casse-dalle avec vue sur les tourbières du vallon.

 

 

 

 

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Les warriors devant leur sommet

 

 

 

 

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Le retour...

 

 

 

 

 

 

Depuis le matin j'ai mal au ventre. En fait ça fait une semaine que je pensais avoir des courbatures mais depuis le matin je souffre de plus en plus... Au fil de la voie la douleur augmente. Elle devient vraiment intense dans les rappels et quasi insupportable au retour; Il est donc décidé une fois à la voiture de faire un arrêt au urgences de Briançon...

 

Résultat : suspicion d'appendicite. Perfusion, mise à jeun, radio, échographie, bilan sanguin, urinaire, admission en chirurgie d'urgence etc*... Pour finalement me "relacher" le lendemain midi " ben finalement on est pas sur donc on ne va pas opérer... On va voir comment ça évolue..."

 *J'étais d'ailleurs à 36,7 de température, plus de 3h après être descendu "du froid", quand je dit que ça caillais!!!

Je suis donc rentrée chez moi et j'ai repris le boulot today avec toujours le même mal au ventre, un peu moins intense il est vrai (et fort heureusement), mais ne sachant toujours pas ce que j'ai... Va sèrieusement falloir que je retourne consulter je crois, en espérant que ce ne soit qu'une "vulgaire" déchirure abdominale!!!

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11 septembre 2006 1 11 /09 /septembre /2006 19:28

Traversée Sud->Nord des Ecrins

Le 10 septembre 2006 avec François (forcement)

 

 

 

 

 Début: cf. article précédent.

 

 

 

 

Retour rapide à la caisse, on rejoint la cascade suivante où l’on dépose la bête, euuuu, le L je voulais dire (décidement !!) avant de prendre la route de La Bérarde et la direction du refuge de Temple Ecrins où nous arriverons pile poil à l’heure de l’apéro après être passé prévenir les CRS qu’on partait dans la face sud de la barre histoire de se rassurer un peu, au cas où quoi…

 

 TravEcrins01.JPG

Take the apéro!?!

 

S’ensuit une soirée en refuge des plus banales, une nuit sans dormir des plus courantes en montagne et un petit dèj la tête dans le @ »# des plus communs avant de prendre la direction du col des avalanches à 3h30 du matin. Evidemment à peine sortis du refuge qu’on perd le sentier. On monte donc « à vue », si l’on puis dire étant donné qu’il fait nuit ;-) ;-), mais la lune est si pleine et lumineuse qu’on se passe même des frontales et c’est dans cette ambiance magique qu’on gagne progressivement les abords du col des avalanches et des cônes de neige bordant la face sud ouest des Ecrins (on se serre quand même bien des frontales pour zyeuter le fond des crevasses et choisir ainsi les ponds de neige qu’on traversera, ou pas justement).

 

 

Apres beaucoup de questionnements et d’hésitations, on tranche pour le cône au dessus de nous. Ca parait être le second cône depuis le col des avalanches, et le plus haut de la face, comme le dit le topo. Mais c’est tellement sec que ça ne ressemble pas vraiment à un cône, on a du mal à reconnaître les schémas et photos…

 

Bref on va pas passer la journée là, on se décide donc à monter en haut du cône pour aller voir de plus prêt. Une fois au pied du couloir qui part du cône, François me dit qu’il lui semble reconnaître la vire là-bas au dessus à droite. Le problème c’est pour accéder à cette vire. Le topo annonce un couloir puis une dalle à droite en III qui mène à cette fameuse vire, sauf que nous, on a face à nous un couloir tout lisse, terreux et mouillé et une belle dalle bien grasse… François, qui a pris le matos, part devant. A peine a-t-il fait quelques mètres qu’il galère comme un malade et se retrouve finalement bloqué. Il s’y reprend une fois, deux fois, trois fois mais n’arrive pas à passer. Quelle galère ! Pourtant je suis de plus en plus convaincue que c’est bien là. Habituellement le cône de neige recouvre cette partie lissée par le glacier mais là, en fin de saison, c’est tellement sec qu’on n’a pas le choix, il faut passer cette roture (c’est bien ça une roture non ???) toute lissée et c’est la misère!! Au bout d’un sacré long moment, François fini par sortir son piolet afin de le coincer dans la fissure terreuse pour se faire une prise. Par un pied main ressemblant plus a un numéro d’équilibriste qu’à de l’escalade, il finit par se dresser sur son piolet afin de placer un friend dans une petite fissure au dessus de lui. Ouf, il à enfin clippé sa corde, il est protégé, est moi je suis morte de froid maintenant que je suis bien refroidi et peu habillée car je croyais qu’on aller directement partir corde tendu et cavaler dans le III annoncé, ben c’est raté on dirait…

 

Il commence à traverser à droite. Apparemment la dalle lisse avec les grosses mouillée et pleines de terre, ça ne semble pas évident. Il galère un peu mais finalement passe pas si mal et rejoint rapidement un piton. « Woua il bouge ! Bon je clippe quand même mais fais gaffe ! ». Information enregistrée, je ne bourrinerais pas dessus. La cordée qui nous suivait à l’approche m’a rejoint entre temps, et je crois bien qu’eux aussi on entendu. Tant mieux il seront aussi prévenus. Arrivé sur la terrasse François fait relais et me fait venir. A mon tour je misère comme une malade dans cette fissure. Pied main sur le piolet, je déclippe et récupère le friend. Maintenant j’ai plus le droit de me la coller sous peine de prendre un méga vol en traversée car apparemment le piton ne me retiendra pas. Apres m’être lamentablement vautrée dans la bouillasse, genre un beau plat ventre étalée de tout mon long pendu par les bras, j’attrape malgré tout précautionneusement le piton afin de m’équilibrer sur cette dalle pourri. Mieux vaut tenir gentiment ce fichu piton et passer « tout en douceur » que ne pas le toucher et prendre le risque de baaaser et tout arracher. Finalement je ne m’en sors pas si mal et fini par rejoindre François. Au moins je suis réchauffée. Je me paye même une bonne onglée… La journée commence bien !!

 

 

Le premier de la cordée de trois me suis de prêt. Je ne sais pas comment il fait mais il ne galère pas autant que nous pour passer ce pas merdique. Par contre il n’en va pas de même pour ses seconds. Entre temps on a pu apercevoir la troisième et dernière cordée arriver elle aussi à l’attaque. Nous on est parti. François fait quelques anneaux et on part à corde tendue en reversant à chaque fois qu’on a épuisé nos 2 friends, 2 dégaines et 4 sangles (matos préconisé par Minelli pour cette course). Je trouve l’itinéraire assez évident. Il suit les lignes de faiblesse. Quand je doute je demande à François qui à déjà fait la voie. On galère pas, on se paume pas. Je tombe même direct sur les câbles alors qu’ils avaient fait un petit détour 5 ans auparavant. Bref ça déroule ça avance, si ça continu comme ça on ne sera pas tard au sommet. Tant mieux la descente est longue.

 

 

TravEcrins02.JPG Je rejoins François...

 

...je récupère le matos...

 

 

 

 

TravEcrins03.JPG...puis je passe devant

 

 

 

TravEcrins04.JPG 

Trouvé les câbles!!

 

 

 

TravEcrins05.JPGMais ils me paraissent moyens... j'crois qu'je vais éviter de m'en servir!

 

 

TravEcrins07.JPG 

 

 Zoom sur le Coolidge et la voie Bonatti (neige puis mixte en haut) que j'ai faite au printemps avec Damien : http://meije.over-blog.com/article-2925534.html

 

 

 

 

 

TravEcrins06.JPG 
Le Fifre, le Coolidge, l'Ailefroide veillent sur nous...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TravEcrins09.JPG 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsqu’on atteint les pentes de neige de la partie supérieure, on voit l’hélico de la sécurité civile tournicoter au pied de la face. Tient, les CRS viendraient-ils nous faire un petit coucou où y a-t-il eu un carton en dessous.

Je demande alors à François :

« 

     -   T’as pas entendu un cri bizarre tout à l’heure ?

-         Si…

-         Ouai moi aussi, ça ressemblait pas trop aux cris habituels « d’entente » entre compagnons de cordées mais bon… J’espère qu’on ne leur à pas envoyé des pierres !! »

- Toutes façons on a fait gaffe, on ne pouvait pas faire mieux. Puis si ils s’engagent avec des cordées devant ils savent les risques qu’ils prennent. Puis l’itinéraire traverse beaucoup, il y a peu de chance qu’une pierre que nous ayons fait partir leur atterrisse dessus. Surtout au départ. Aller t’inquiète pas, continuons…. »

 

 

 

 

On atteind rapidement les pentes de neige dans la partie supérieure. On chausse les crampons et commence à monter. Une première rafale de pierre nous siffle aux oreilles. François me cri de faire attention aux pierres. J’ai envi de me faire toute petite mais je ne peux pas. Je ne peux pas courir au loin nous plus. J’ai envi de baisser la tête et attendre que ça passe mais  « il faut regarder les pierres venir pour pouvoir les éviter ! ». Je m’efforce donc de lever la tête. Accrochée de toute mes forces à mon piolet histoire que si l’une d’elles m’atteind elle ne me fasse pas basculer dans le vide. La rafale passe. On reprend l’ascension. La glace molle devient glace noir et il est de plus en plus difficile de planter crampons et piolets. On fini par faire du pointe avant et je m’arrache la main à chaque coup de piolet (je n’ai qu’un petit piolet marteau rouge de grivel qui n’a vraiment rien d’un traction…). Quelques secondes ?? minutes ?? plus tard, rebelote, une nouvelle rafale de pierre nous arrive dessus. Idem je m’efforce de lever la tête, de faire face à ces pierres assassines, le piolet crispé entre les mains... « Putain elle vient sur nous ! Elle vient sur nous ! » François me prévient et moi je sers ce putain de piolet, je sers…

 

 

Finalement une pierre vient s’écraser sur le pied de François et me rebondi dans le nez. J’ai mal mais ça va, je suis là, François aussi, et finalement la douleur diminue très vite. Une écorchure, rien de plus, mais c’est assez pour moi, faut qu’on sorte de là !

« -Putain on se casse ! Evidement on ira moins vite par le rocher mais là, en pointe avant sur cette glace dure et sous les rafales de pierres… non je peux pas !

-Pas de soucis, moi aussi ça me gave, on se casse ! »

 

On traverse donc rapidement vers la rive gauche du couloir et on quitte les crampons pour reprendre la grimpe. Le rocher est pourri mais au moins on est à l’abri (ou presque) des chutes de pierre. C’est donc finalement par cette « variante rocheuse » que l’on gagnera l’arête sommitale de la Barre des Ecrins en débouchant à seulement quelques mètres du sommet…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

François sur fond de faces nord du glacier noir

 

 

[ - Grrrss…. Grsss grrr..

- Euh, ça marche déjà là ?

– ouais…

 

 

- ah merde, euh bon.. One, two , One two. Ok… Yo, Yo, MC Gouy au maillecro/ C’est plus Praly mais c’est pas moins fourni/Enfin j’crois bien qu’vous m’avez pas suivi/ Trêves de con’ries, place à la teu-sui du récit ! ]

 

 

 

Nous sommes au sommet, il est presque 11h. Les derniers mètres avant l’arête, pas faciles et incertains, la beauté du lieu, revenir à mon premier 4000 (par la même voie !), le sommet des Ecrins et puis avec Rachel, j’en suis tout émoustillé. 9a ne remplace pas notre rendez-vous maintes fois manqué avec la meije, mais c’est un moment de bonheur qui ne se rechigne pas.

 Je ne sais pas si ça a commencé à partir du moment où j’ai ingurgité ce qui devait être un savoureux saucisson aux cèpes, mais ce qui n’était un gentil et pas trop fort mal de tronche habituel des jours où je ne suis pas bien acclimaté c’est transformé en un pas bien du tout général avec l’option big bang niveau « mal au cœur ». A peine le temps de dire à Rachel qu’il serait fort à propos de ne point trainasser dans le quartier qu’un grand « Beeeuuuuuuuaaaahhhhhhhh » suivit de quelques répliques résonna dans l’immense vide Haut Dauphinois. Je baptisais donc ce sommet (une énième fois probablement) d’une jolie crêpe, ma première galette d’altitude ! Il est à noter que le sort voulu que j’observe les faces nord du glacier noir quand la salve surgit, ce qui ne fut pas pour déplaire à Rachel qui échappa de ce fait au désastre…

Déchargé d’une charge pesante, mais affublé d’un embargo sur becotteries, je me sens tout de même mieux. Allez hop, baaaaaaaaaaase, cassos. On raccourci l’encordement et on s’engage sur la ludique arête ouest de la barre avec l’intention de ne pas y traîner… ou pas, puisque le sympathique guide croisé à notre arrivée au sommet accompagnait aussi deux cordées autonomes. Une aimable mais bonne rampante qui tombe  au plus mal, d’autant, que ce petit coup de moins bien ne m’a pas retiré mes nouveaux pieds de chamois fraîchement acquis customisés « proba »… Quelques pirouettes funambulesques  et une bonne demi-heure plus tard, nous dépassons à notre grand soulagement et à la presque fin de l’arête (wouha, deux zeugmas dans une même phrase !) le peloton de tête. Deux rappels plus loin, nous prenons pied sur la neige ferme (ou pas !) et entamons la descente. La neige est bonne mais pour ma part, après avoir rendu tout ce que j’ai avalé depuis le matin, le jambonneau ne répond plus aussi allègrement qu’à l’habitude. Rachel, devant, fougue et intransigeance de la jeunesse en bandoulière, est plus en forme et râle (comme toujours? ;-) car la corde est soit trop tendue soit pas assez (comme toujours !) et puis aussi que ça ne va pas aussi vite qu’elle voudrait (cela ne va pas non plus très doucement !). Ca me rappelle quelqu’un y’a quelques temps, tiens ;-)   Mais bon, je fini par lui expliquer que je n’irai pas plus vite aujourd’hui car une cheville ou un genou « ça arrive vite » quand on est pas en forme. La tension diminue... enfin je crois.

 

 

 

 

TravEcrins16.JPG

 

"Hey chérie, bouge pas! Je te prends en photos!"

ou

comment tuer sa femme en 1 leçon d'apres F. Gouy

 

 

 

 

TravEcrins18.JPG

 

François devant le Dôme des Ecrins

 

 

 

 

 

Bientôt les petits points sur le plat du glacier deviennent des tentes puis même des gens devant. Ceux-là sont montés par le col des Ecrins hier avec tout leur barda, les courageux. Rachel, au passage, échange 2-3 mots que je n’écouterai pas, en dialogue intime avec mon coletard même si la remontée en pente douce de 50m pour aller au col n’est pas si terrible que prevue.

Rachel n’est jamais allée dans le vallon de Bonne Pierre. On va y rentrer par la porte de derrière : le col des écrins. Vite, au col, nous essayons de ne point traîner et affublés de nos longes « anti-dynamiques » nous parcourons la voie câblée du col. Même si nous n’avions déjà pas vraiment respecté l’horaire de descente du topo jusqu’au col des Ecrins, c’est la seconde partie qui, à partir de son pied qui nous a fait comprendre définitivement que nous ne serions pas dans les clous : le gentil névé du mois de juin n’est plus et fait place à un pas pire pierrier suspendu dès la fin des câbles, suivi d’un pente de glace vive pas tant plate, truffée de caillasses et surtout débouchant sur un immonde et immense anarchique pierrier s’étirant jusqu'à la moraine sur près d’un kilomètre… Bref, ce qui n’est au printemps qu’une agréable ramasse de 10min, sent la ramante innommable. Après avoir descendu la pente glacière sous le tir amical et constant des crêtes dominantes (un gros éboulement a eu lieu quelques jours avant) nous soufflons un peu. Mais la délivrance ne sera pas pour tout de suite : la nature du terrain ne nous permettant pas de chausser avant la moraine nos baskés et autres claqués… Une bonne crapahute plus tard, nous prenons pied tant bien que mal sur la moraine en l’attaquant lâchement par le flanc mais elle nous le rendit bien avec toute sa science des terrains instables et merdiques. C’est qu’on aurait même fini par sortir la corde un peu de plus ! ;-).

 

 

 

 

TravEcrins19.JPG

 

Super hyper concentrés pour arriver à se prendre avec le Col des Ecrins derrière... mais on voit pas la descente!!!

 

 

 

TravEcrins20.JPG

 

 Voilà là c'est mieux!

 

 

 

TravEcrins21.JPG

 

Le vallon de Bonnepierre, une seule chose à dire : putain que c'est beauuuuuuu!!!!!!!

 

 

 

 

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11 septembre 2006 1 11 /09 /septembre /2006 15:17

Paroi Rouge de Belliou

Tafonissimo

le 9 septembre 2006 avec François et Romain le L

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Encore une fois la météo a fait des siennes et nous n’avons pu faire le beau voyage au sommet de la reine & co qu’on avait prévu…

Bref, orages au programme, on avait pas envi de s’engager dans quelque chose d’expo et de risquer le but, ou pire, la guerre des étoiles version rayon laser foudroyants… Ce fut donc par quelques binouzes que commença le we suivi d’une bonne nuit dans mon lit avant un lever tardif et un rally en C15 mobile pour rallier le point de RDV de la dream team de la journée.

Dream team ou nimp team, comme vous voudrez…

 

 

 

C’est vers 11h qu’on charge la bête dans le coffre, euuuuu, non pardon, le L je voulais dire ;-) ;-) et qu’on se dirige au pied de la cascade de Belliou. Un morceau de picodon avalé, histoire de se donner la pêche, et on monte rapidement au pied de la voie malgré un faux nimp’ plantage approche du gouyde suivi d’un vrai nimp’ plantage du L BE. Décidemment je suis bien encadrée…

 

 

 

François part dans la première longueur, juste le temps pour moi de retourner chercher mes chaussons oubliés à la voiture (et oui faut bien que je fasse ma nimperie du jour moi aussi…), puis la seconde longueur sera pour moi. Grand moment. Je vais voir si mon non entraînement de ces dernières semaines est efficace. Ben non : je sors à vue et sans misérer. Trop cool !! Puis au tour du L de se payer la troisième, et jolie, longueur, mais qui lui paye un peu plus ses 2 mois de non entraînement, ou son manque d’acuité visuelle, au choix ;-)… Enfin le gouyde se fait plais’ dans la dernière longueur avec un nimp’ récupérage et dépenaillage de paires pour pouvoir arriver en haut, avant de commencer la nimp’ descente vrillage et dévrillage de corde sur demi-cab du L qui assume gentiment ma deuxième nimperie du jour : un départ « à poil », sans descendeur bien sur… Bref, un beau palmares de concentré de nimperies nous permettant de sauver l’honneur de la dream team du nimpeur & co.

 

 

 

Retour rapide à la caisse, on rejoint la cascade suivante où l’on dépose la bête, euuuu, le L je voulais dire (décidement !!) avant de prendre la route de La Bérarde et la direction du refuge de Temple Ecrins où nous arriverons pile poil à l’heure de l’apéro après être passé prévenir les CRS qu’on partait dans la face sud de la barre histoire de se rassurer un peu, au cas où quoi…

 

 

 

suite cf. article suivant :-))

bientôt une ou deux photos, et même pas de la voie :-))

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5 septembre 2006 2 05 /09 /septembre /2006 14:11

Olan

Traversée (arête N + voie Escarra)

avec Damien le 3 septembre 2006

 

Un certain AlbanK sur les forums de c2c n'arrêtait pas de crier son amour pour cette belle montagne. Je demandais donc régulièrement aux montagnards que je croisais s'il connaissait l'Olan et qu'est ce qu'ils en pensaient. réponse toujours unanime : un sommet imposant d'une ampleur déconcertante avec des itinéraires prestigieux. Rien de plus n'était nécessaire pour m'attirer dans cette vallée reculée de l'Oisans, sauvage et "déserte" ;-) (Pis surtout qu'avec une main en moins je pouvais pas aller envoyer du TD à tire l'arigot (sais pas comment qu'ça s'écrit c't'affaire ;-)))

Après moultes guenillages, fourvoiements et plantages en tous genres pour l'aller en voiture, la résa du refuge etc... On arrive enfin au Desert à 16h samedi aprème. Il fait chaud et c'est dans cette ambiance lourde et humide que l'on prend la direction du refuge de Font-Turbat. 2h30 plus tard et après une montée bavarde comme je sais si bien les faire, on arrive au refuge, assez froidement accueilli par la gardienne qui s'empresse de nous expliquer que " Pas de chaussures dedans, y'a des chaussons là-bas!!" alors qu'on était même pas encore entrés dans le refuge. "Bon, ok, on va pas l'énerver...". On s'empresse donc d'aller enfiler les sabots qui, comme de coutume en refuge attendent sagement les grimpeurs dans le hall d'entrée. Mais là, oh surprise, au lieux d'un étalage de chaussons en plastique kaki, on trouve un magnifique panel de  petits chaussons tricotés! C'est ainsi et devant notre réaction plus qu'enthousiaste à la vue de ces petites merveilles que l'on entame conversation avec les gardiens et que commencera une de mes meilleurs soirées en refuge.

Après une brève explication de l'approche par la gardienne on monte au dessus du refuge d'hiver repérer l'itinéraire.

 


L'approche que l'on devra suivre le lendemain matin

 

Au retour, les bières que l'on a choisis parmi une carte des boissons 3 fois plus longue qu'au bar de mon village nous attendent, délicieusement accompagnées d'olives vertes, noisettes et pignons de pins. Le refuge et chaleureux et propres, animés par les cris d'un petit perroquet (?) et les baillements d'un gros mattou. Rapidement la salle se rempli avec l'arrivée de 6 randonneurs bien joyeux et 4 autres "alpinistes", l'ambiance est bonne, tout le monde se parle et c'est avec bonne humeur que l'on vide nos bières au rythme des blagues des randonneurs qui n'ont pas vraiment l'air d'être venu là pour randonner...

 

 

Au moment de passer à table, la gardienne me dit intriguée:

" - Euuuu, j'ai mis 8 couverts, les 6 randonneurs, votre ami et vous...

- Mais je vous avais bien dit que je prenais la nuitée en hors sac? Seul mon ami prend la demi pension!

- Oui je sais mais comme c'est étrange je vous ai mis un couvert."

Et elle ajoute génée:

"- Vous êtes au régime?

- Non! Bien sur que non! Lui répondis-je. C'est juste que j'ai pas de quoi me payer le repas!

- Ah bon!!! Ben si c'est ça je vous invite!"

Et là, sincèrement, on peut dire sans exagérer que je suis rester sur le cul!

 

(qui a dit que je n'avais plus de chance cette année ???)

 

Résultat:

Soupe à l'ortie "maison" et sa crème fraiche

Enormes filets de dindes au citron servis avec son riz au raisins de corinthe et sa sauce aux tomates fraiches et oignons frais, accompagnés d'une poëlée de tomates et poivrons frais revenus à l'huile d'olive....

Reblochon et tome de savoie

Tarte aux myrtilles, Tourte aux poires et gâteau au chocolat, à volonté jusqu'à épuisement des trois desserts....

Le tout évidemment arrosé de bons vins rosé et rouge fraichement tiré du cubi des randonneurs partageant notre table.

Enfin, pour la digestion, nous avons même pu gouter à prune et au cassis, toujours "maison" et cueilli dans la vallée, gracieusement offert par la gardienne à la fin du repas!

 

Bref un sacré gueuleton fini assez tard et dans une ambiance sublime, comme je les aime. Ensuite, pendant que je recopiais le topo et les explications de la gardienne, Damien est allé aider le gardien à la vaisselle (moi je m'en suis dispensée avec mon gros pansement qu'il ne faut pas mouiller ;-)) puis on a fini par aller rejoindre les "alpinistes" au domaine des songes vers les minuit, sachant que dans 3h30 on allait avoir l'air moins malins...


 

3h30 le réveil sonne. Après un déjeuné gargantuesque pour se remettre de notre courte nuit sous des couettes douillettes, on prend le chemin du départ, souhaitant bonne nuit aux randonneurs qui allaient se coucher...

L'air est doux, il ne fait pas froid et pour une fois le petit dèj ne me fais pas mal au bide. Faut croire que le jus de framboise artisanale, la confiture de poire-noix, pêche, abricot, myrtille... ne me font pas mal à l'estomac ;-)

 

On traverse le pierrier et rejoint rapidement une bonne sente qui nous mène au lac des Pissous, puis, par un mauvais éboulis et des vires on gagne la brêche de l'Olan. Là, on traverse pour prendre des vires et par quelques courts passages d'escalade on passe une brêche carrée qui débouche juste au dessus d'une grande diaclase que l'on remontera pour atteindre un grand névé. Le névé contourné par son bord droit, on grimpe un peu au dessus pour basculer sur des vires expos et enfin gagner l'arête au pied de la partie redressée de la voie. La pause s'impose alors afin de faire quelques photos et enfiler les gore-tex car le vent souffle fort... puis c'est avec régale, accompagnés d'un magnifique levé de soleil, que l'on grimpe cette arête mixte en rocher très moyen, platrée par la neige et la glace par endroit.

 

 

On aperçoit le refuge en tout en bas là-bas!!!

Et qu'elle est mimi la petite, elle a l'air toute sage! (c'est qu'une impression je vous rassure ;-))

 

 

 

 

 

Damien devant le sommet et la partie redressée de l'arête (et les voies de malade derrière lui...)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

... du mixte, facile au début (et la brêche de l'Olan, d'où l'on vient, tout là-bas au fond)...

 

 


 

 ... puis ça se redresse (j'aime!!!)...

 

 

 

 

Quelque part sur la partie redressée de l'arête

 

 

 

... de la traversée d'arête vertigineuse (raaaahh qu'c'est bon!!)...

 

 

 

 

... et nous voilà au sommet (Yé yé yé!)!!

 

 

9h 30 du matin, on est seul, au sommet de l'Olan, devant un panorama grandiose. Que demander de plus??

 

 

Comme quoi, un bon bandage et hop, on peut escalader des montagnes!!

 

 

 

La descente ensuite sera rapide et efficace. Après avoir mangé un bout on gagne l'antécime par un petit rappel suivi d'un peu d'escalade puis on prend la direction de la brêche Escarra en desescaladant l'arête, constituée de rocher sain et magnifique mais vertigineusement effilée (quoi c'est pas français c'que j'dis!?!). Là on croise Paul et Martine trainés par leur guide puis Claude André Monique... bref vous l'aurez compris, toute une collective du CAF que le guidos à du prendre soin de vite semer et qui "gravissent" l'arête à grand coup de hurlement indispensable au bond fonctionnement de la cordée: "sec, du mou, hi, han, relais, non, si...." (ok, j'suis un peu taquine là, mais si peu ;-))

 

Bref, on s'empresse de les croiser au mieux et au plus vite pour s'éloigner vers la brêche Escarra et la petite desescalade qui s'ensuit pour enfin mettre pied sur le glacier. Il est midi et on chausse les crampons pour traverser le glacier de l'Olan en direction du refuge du même nom.

 

Damien devant la face que l'on vient de desescalader et le glacier qu'on a traversé,

il fait enfin chaud en face sud! Ca crame même!!

 

 

Au départ on avait prévu de revenir par le Pas de l'Olan puis le col de Font-Turbat pour revenir direct à la voiture. Mais là une grande idée m'est passée par la tête et au lieux de la garder sagement pour moi j'ai eu la bonne idée d'en faire part à mon compagnon de cordée :

 

"-Et si on redescendait à La Chappelle là-bas en bas (on apercevait le village environ 2000m plus bas) et on remonte à la voiture en stop! Au lieu de se faire chier à marcher on se fera chier au bord de la route le pouce tendu!?!"

 

Mais qu'est ce que j'avais pas dit là... Maintenant impossible de reconvaincre Damien que non, finalement c'était peut être pas une si bonne idée que ça et qu'on aurait plutôt intéret à repasser par le col car le stop pour remonter AU DESERT un dimanche soir ce serait peut être pas évident. Bref la question ne se posait plus, Damien ne voulait plus entendre parler du Col et c'est la direction du refuge de l'Olan qu'on a pris.

 

Après un petite halte au refuge pour prévenir Font-Turbat qu'ils pouvaient lâcher leur jumelles car ils ne nous reverraient pas, on a pris l'interminablement et sinueux sentier de la Chappelle en Valgaudemard qu'on a rejoint 2h plus tard au prix d'énormes souffrances plantaires et genouillesque (comment ça c'est toujours pas français c'que j'écris !?!) pour arriver conplètement flétri par la chaleur... Heureusement le stop n'a pas été long et on s'est rapidement retrouvés à l'embranchement du Valbonnais sur la Nationale juste avant La Mure. Seulement une fois là, ben ça a pas été la même!!

 

Pour résumer l'épisode galère que je n'ai qu'une envi: c'est d'oublier, je dirais que quand Damien en a eu marre d'attendre en plein soleil au bord de la route il a décidé de partir à pied vers le Desert. Moi et mon genoux qui avait gonflé de trois volumes, j'ai continué à faire du stop. Evidemment environ une bonne dizaine (voir une vingtaine)  de voiture c'est arrêtée mais elles allaient toutes à Grenoble et non au Desert... Déprime total, coup de chaud et soif aïgue se sont succédés au cour de ces quelques heures d'attente. Puis finalement une voiture à fini par m'enmener à Entraigue où, à plus de 20h, je n'ai attendu qu'un quart d'heure avant de voir arriver Damien avec sa voiture, ayant été gentillement transporté par une automobiliste ayant eu pitié de lui :-)). Une bonne binouze et enfin nous avons pris la route de Grenoble où j'étais bien contente de retrouver mon frigos et ses boissons fraîches (et non, pas de l'alcool, non mais!) et surtout sa glace pour soulager mon genou douloureux. Puis apres tout j'allais pas me plaindre, y'en a qui, à cette heure là, n'avaient toujours pas fini http://alpinisme.camptocamp.com/guide.html?reason=sdetail&ids=9130, faut dire qu'ils attaquaient juste la partie redressée de l'arête (à la montée!!) alors que nous étions déjà à la brêche Escarra... Les pauvres... Courageux, quand même!!

 

 

 

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23 août 2006 3 23 /08 /août /2006 14:01

Week-end à la Meije

20/21 aout 2006 avec François

ou

Comment la Pierre-Alain m'a tombé

(et non pas: on a tombé la Pierre-Alain)

, F. GOUY; Aout 2006

 

accimeije14.jpg

 

Et oui, l'accident on pense toujours que ça n'arrive qu'aux autres, et pourtant...

 

 

 

 

 

J1. Dimanche 20 aout

 

 

 

4h45 mon reveil sonne. Que c'est dur... j'ai dormi à peine 2h cette nuit, entre l'excitation et le stresse... Je me lève et j'entends la goutière de mon immeuble qui coule. "Pas bon" me dis-je. Habituellement lorsque la goutière coule lorsque je me lève, c'est le but rocher mouillé qui s'en suit. Mais là tant pis, ça fait trop longtemps que je suis pas aller en montagne, je ne me pose pas de questions, "on verra bien...".

 

5h20 je retrouve François au Péage de Vizille. On a pris 2 voitures pour en laisser une à l'embranchement  de la Bérarde: On pose le C15, avec matelas et duvet au cas où on soit trop mort au retour, et on part dans la super punto jaune direction la Bérarde.

 

7h, les sacs sont faits, on décolle pour le promontoire. Le temps est bien couvert, tout est mouillé. Il a du sacrément pleuvoir cette nuit et ça a pas l'air de vouloir se lever... Ca veut tellement pas se lever qu'il se met même à bruiner et c'est dans cette atmosphère froide et humide qu'on avance tranquillement vers la reine de l'Oisans. J'ai beau essayer de ne pas me poser de questions, je commence à douter fortement du bon déroulement du week-end lorsque, ayant déjà bien dépassé le Chatelleret, les nuages daignent enfin se lever pour nous laisser entrevoir la plus belle des belles. La pauvre est encore bien verglacée en haut et détrempée dans le bas... On aperçoit même de belles cascades de glaces, notament au niveau des écoulements du glacier carré!!! Là, plus que de l'inquiétude, il faut se rendre à l'évidence: Demain on ne ferra pas LA voie qu'on avait prévu... elle est complètement mouillée en bas et platrée en haut et, avec ce temps couvert qui n'a pas l'air de vouloir se lever, c'est pas pret de sécher!

 

 

 

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La loonnngue montée au refuge du promontoire

"Bon, montons au promontoire et on verra bien" mais l'euphorie est bien retombée... Pourvu qu'on puisse quand même faire quelque chose!!!

 

Midi, on mange un bout au refuge et il fait 5 degrés dans la pièce principale. Nous qui hésitions entre la voie des Marseillais ou Nous partirons dans l'ivresse, le choix est vite fait. Au vue de la face relativement humide et des températures glaciales, c'est l'Ivresse que l'on choisi histoire que le "calvaire" ne dur pas trop longtemps. Effectivement, on a déjà tous les deux pris la mesure de la caillante qui nous attends et on a pas du tout envi de s'eterniser dans la face. On choisi donc la voie la plus facile mais la facilité c'est moins pire que l'abandont, car sincèrement un aprème au chaud sous la couette ne m'aurait pas grandement dérangée à ce moment là...

 

Aller on se motive.

 

Baudard, corde, dégaines, crampons, piolet... On s'équipe rapidement puis on prends la direction du glacier. Une couche de neige fraîche recouvre le sol et il faut être prudent car les ponts de neiges et crevasses peuvent être camouflés. On monte donc doucement au pied de la voie en faisant quelques détours pour éviter certaines zones douteuses. A 13h on est enfin prêt à grimper. Crampons et grosses au baudrier je m'élance dans la première longueur. Le rocher est bien bien mouillé et avec mes super chaussons "montagne", je ne peux pas trop compter sur mes pieds. Va falloir sortir les bras pour passer le pas de A0...

 
 

 

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Moi dans la première longueur??? (François c'est ça??)

 

 

 

 

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François à l'autoportrait

 

 

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Ambiance big walls au programme...

 

 

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Les longueurs s'enchainent vite, le reversible est efficace et le froid aussi. Je sers un peu les fesses dans la longueur en 6a dalleuse car mes chaussons sont vraiment vraiment plus des patinettes que des chaussures de grimpe mais bon au moins ils sont confortables, on peut pas tout avoir...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le rocher et beau et l'escalade magnifique, le soleil pointe sont nez et finalement on arrive à être pile poil bien. 4h20 plus tard j'enchaine les deux dernière longueurs, superbes, verticales et gazeuses à souhait, pour atteindre le sommet. Je fais venir François. C'est absoluement magnifique, cette tourmente de nuages de brumes et de soleil enlisant les sommets autours... Vraiment superbe...

 

 

 

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Un spectre de lumière halucinant (spectre de Broken) nous attendait au sommet...

 

 

 

 


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Si ça c'est pas avoir la tête dans les nuages, ou être au ciel...


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Quelques photos et on attaque vite les rappels. Il fait si froid une fois qu'on arrête de bouger... Malgres les innombrables becquets, pièges à cordes, les rappels se passent sans encombrent jusqu'à l'avant dernier où, au moment de rappeler la corde, celle-ci decide de faire une pause. François remonte la décoincer et par deux derniers beaux rappels dont un joli fil d'araignée, nous mettons pieds sur le glacier où nous chaussons les crampons afin de regagner le refuge du promontoire.

 

ca tombe bien, on arrive au refuge juste apres que les "demi-pensionnaires" est fini leur repas. Au moins on peu se mettre "au chaud" tranquilles sans avoir peur de géner. Apres la sacro sainte binouze cacahouète, je prends un litre d'eau chaude pour faire tremper mes pates et ma soupe et François s'attaque à son taboulet carottes saucisson soupe... Une fois fini de manger on discute un peu avec les autres grimpeurs. La voie qu'on avait prévu de faire n'est à priori pas du tout en condition, ce sera donc par la Pierre-Alain qu'on passera pour gagner le sommet de la reine Meije puis on prévoit d'enchainer sur la traversée des arêtes pour descendre de l'autre coté. François a déjà fait la Pierre-Alain mais ne s'en souviens pas plus que ça à priori. Il est donc ok pour la refaire et au moins je pourrais rester un max devant, histoire de m'entrainer au max à la recherche d'itinéraire.

 

 

 
 

 

 

J2. Lundi 22 aout

 

 

(Pas de photos car c'est dur de prendre la pause en cavalant...)

 

4h30, il est temps de se lever. On descend et petit-déjeune vite fait (enfin pour ma part du moins ;-)) Je suis équipée et prète à partir que François est encore en train de manger. J'attends donc qu'il finisse et qu'il s'équipe à son tour puis on prend enfin la direction du rappel. On ne s'encorde pas au départ ni sur la vire facile mais on se retrouve vite au cul des anglais, l'autre cordée partie pour la PA. On pose le rappel, desescalade une dizaine de mètres puis on chausse les crampons pour remonter le glacier en direction du départ de la voie. Les anglais on pris un petit peu d'avance car ils avaient des brins plus long leur évitant la desescalade en bas du rappel mais on les rattrape bien vite à l'attaque. Je trouve qu'ils attaquent un peu bas d'ailleurs. Je vois le départ plus haut. Au début François n'est pas d'accord puis finalement approuve. La rimaye forme un beau pont de neige qui n'a pas l'air solide du tout. Plus légère ( et surtout plus rapide à m'équiper ) je décide d'y aller puis je fais venir François depuis le rocher. Il est 7h et l'escalade débute enfin, je suis plus que motivée et c'est plein d'entrain que je me lance à l'assaut de la Pierre-Alain!!!

 

 

 

Connaissant tous les 2 les premières longueurs, on s'est mis d'accord pour grimper à corde tendu. Ca file donc assez vite : grimpouille, traversée, dièdre, traversée dalleuse, dièdre, et enfin je gagne le fauteuil. Là le rocher se couche et c'est au pas de course qu'on se dirige vers l'extrémité superieure droite du fauteuil pour enfin attaquer l'escalade. Je commence par un système de dièdres puis de petits piliers puis de dalles. Là je me met un petit combat dans une section dalleuse pas protégeable avec mes grosses d'hiver (j'en ai pas d'autres !!) bien rigides... Du coup François passe devant le temps que j'enfile mes chaussons. On est toujours au cul des Anglais qu'on a rattrapés apres avoir suivi des cheminements différents, et une cordée Italiano-américaine ne tarde pas à nous rattraper. C'est sympas, l'ambiance est bonne, il fait froid mais pas trop et le ciel bleu est magnifique... Que du bonheur quoi! 

 

Au relais suivant je rejoins François, récupère le matos et repart devant. Bien vite je suis interloquée par le chemin suivi par les anglais. François, qui ne se souvenais pas de l'itinéraire jusque là, retrouve enfin la mémoire et me conseil quant au chemin à suivre. Je pars donc dans un systèmes de fissures bien protégeables avant de faire relais sur un bonne vire. Je fais venir François, récupère le matos et repart non sans râler dans une fissure au début surplombante: "mmmmmm suis sur que c'est pas là, que c'est les Anglais qui ont raison de passer là-bas à gauche, là c'est trop dur, ggnnrrrr" ... Au bout de quelques mètres je m'habitue au style et en fait l'escalade n'est pas si dur ni desagréable que ça.

"10 mètres" me cri François. "Ah? Euuuu, bon ben je vais faire un relais...". Je réalise qu'a quelques mètres en dessous de moi à gauche il y a un beau relais (2 pitons) mais ça va être galère d'aller le chercher. Je fais donc un joli petit relais comme je les aimes, avec une jolie sangle autour d'un beau becquet... Puis là, je me dit que mon becquet est peut être un peu léger pour la fissure bien physique en dessous. Du coup je rajoute un bon friend histoire de sécuriser tout ça.

 

 François me rejoint et la première question qu'il me pose c'est

 

"-Il est bon ton relais? (C'est qu'il me connait le bougre.)

 

-Muf, oui, pourquoi??

 

-Parce que la fissure au dessus elle envoit un peu...

 

-Ba vérifie par toi même alors!!

 

François vérifie mon relais et considère qu'il est bon. Il me tend alors le matos.

 

-Non, vas-y un peu, moi je fatigue, je vais passer un coup en second histoire de me reposer.

 

-Ok, pas de problème."

 

Et il part en direction de la fissure.

 

Entre temps le premier de la cordée Italianno-américaine était passé. Il n'avait pas, comme nous, fait de relais intermédiaire et était sortie sur la plateforme au dessus de la fissure.

 

 

Et d'un seul coup tout bascule. Alors que François n'a fait que quelques mètres en ascendance gauche vers la fissure, l'énorme caillou qu'il a dans les mains se détache de la parois et d'une lenteur inestimable, bascule effroyablement dans le vide, enmenant François avec lui... François se met à crier mais complètement desequilibré, il ne peut rien faire. Je réalise bien vite ce qu'il se passe et notamment qu'il n'y a aucun point d'assurage entre François et moi, ni même de renvoi sur le relais, relais constitué d'une pauvre sangle sur un becquet et d'un petit friend... Le choc risque d'être terrible et de tout arracher... J'attrape donc la corde au dessus du tube qui me sers à assurer, accroché à mon baudard, et la sers aussi fort que je peux afin d'amortir le choc, tout ça les yeux rivés sur mon friends, attendant la sortie de celui-ci, sortie qui serait synonyme du grand plongeon pour nous deux...

 

Je ne sais ensuite comment décrire ce moment attroce où la corde s'est tendu. Attroce parceque j'étais persuadée que tout allait sauter, que c'était le dernier moment... J'ai serré fort, si fort cette foutu corde pour que mes bras, mon corps, encaissent le choc et laisse une chance au relais de résister. Et miracle, c'est ce qui c'est passé. Ce friend que je n'avais pas quitté des yeux n'a pas bougé. La sangle non plus. Ouf... et François? François??

 

"-François?? Ca va???

 

-Oua putain, ouai ça va, ouaaaa.... Ouuhoouu en dessous ça va? Tout va bien??"

 

François encore la tête en bas, la jambe par dessus la corde s'empresse de prendre la mesure du drâme qui a pu se produire en dessous de lui...

 

"ok, ok, it's good"

 

Ouf, l'Italien va bien, sa corde n'a rien...

 

"-François, tu peux te relever s'il te plait??

 

-Ouaaa ce vol putaiiiiinn...

 

-Bordel relève toi j'ai la main écrasée par la corde, viiiite!!!"

 

D'un bon François agrippe le rocher pour soulager la corde. Là, je libère ma main et découvre les dégats: La corde m'a arraché tout l'interieur de la main et la puissance du choc me l'a écrasée, elle est comme broyée... J'ai vraiment mal, mal comme rarement j'ai pu avoir mal dans ma vie. La chair est à vif, les lambeau de peau relevés, je souffre le martyre. Reste plus qu'a attendre que ça passe me dis-je, mais pendant ce temps la douleur est tellement vive, intense que je n'arrive même plus à parler. J'ai la nausée, j'ai envi de pleurer mais je n'y arrive même pas. Il faut attendre que ça passe...

 

 

 

François mesure directement l'ampleur des dégats et sort son portable pour appeler les secours.

 

"-Non, non, je veux pas me faire sortir par l'hélico. (Foutu fiereté)

 

-Et comment tu veux faire alors? Tu te sens de grimper jusqu'à l'échappatoire du glacier carré?

 

- A ben non, effectivement là c'est pas possible, je ne peux plus rien faire avec ma main. Rien que de toucher quelque chose avec me fait souffrir à hurler alors la bouger, m'en servir pour grimper, ça ne va pas être possible.

 

- Bon ben j'appel les secours.

 

- Ok"

 

Malheureusement on s'aperçoit bien vite que le téléphone ne passe pas et qu'il est impossible de joindre les secours. Pendant ce temps l'Italien qui à du voir passer sa vie devant lui en même temps que le frigo que François vient d'arracher, nous rejoint. Il a aussi un téléphone et essaye à son tour de joindre les secours mais rien... Il me donne une bande, au cas où je voudrai envelopper ma main dedant mais ce n'est pas possible. La chair est à vif, ça me brûle, j'ai du mal à imaginer comment je pourrai poser quelque chose dessus, au contact directe de la chair, ça serait insupportable.

 

Finalement François explique à l'Italien que le téléphone devrait passer une fois qu'ils seront au sommet et qu'il faut alors qu'ils appelent les secours. Nous on va attendre là. Moi je suis complètement en vrac, autant secouée par ce qui vient de se passer et la peur que j'ai eu de voir mon relais s'arracher que par ma main broyée et la douleur que je ressens à chaque instant.

 

François décide de renforcer le relais auquel on est pendu tous les deux. C'est vrai que maintenant qu'il a résisté à un tel choc (facteur combien? j'sais pas mais beaucoup!!), à priori, il ne va pas péter juste sous le poids de notre tension mais ne sait-on jamais. Puis faut bien s'occuper...

 

Il rajoute donc un coinceur puis un piton en renfort mais on reste evidemment en tension sur l'ancien relais. Moi je stresse à mort que le relais lache quand il brasse trop... Je crois que je suis quand même pas mal chamboulée...

 

Rapidement le froid se fait ressentir. On est là, en plein vent, pendu dans le vide. François m'aide à m'habiller et fait de même. On remet les grosses puis finalement on décide de faire un casse dalle pour passer un peu de temps et reprendre un peu de pêche. Effectivement, quand je suis en montagne je m'astreins un régime sévère pour ne pas être malade. Du coup, même si je n'ai pas faim c'est toujours limite... Là, plus peur d'être malade, du coup je me lâche: saucisson aux chanterelles, tome de savoie, taboulet, chocolat... apparemment l'apétit va bien, c'est que ça va pas si mal ;-)

 

Ca va pas si mal, c'est sur. Le fait est vite confirmé lorsque, au bout de 4 HEURES D'ATTENTES, François me propose de me mouliner à la petite terrasse en dessous, afin de se poser plus confortablement pour continuer d'attendre les secours. Si nos calculs sont bons, les autres cordées devraient sortir au sommet vers 14/15h. Il nous reste donc encore quelques heures à tuer et on est vraiment pas bien là, pendu dans le vide.  Bref je disais que le fait que ça va pas si mal est vite confirmé car lorsque François me propose de me mouliner je me met à râler comme un putois sur cette idée "à la con". En fait je ne sais pas si mon râlement traduit le fait que ça aille pas ou plutôt que ça aille bien mais en tous cas François en prend plein la tête lorsqu'il brasse sur le relais, me faisant frissoner à chaque instant à l'idée que celui ci puisse sauter et m'obligeant à bouger ma main qui me fait si mal. Ensuite le moulinage est galère et là encore le pauvre François a les oreilles qui sifflent...

 

A peine le cul posé sur la vire que je me dit "Wouaou, qu'est ce qu'on est bien ici!!". J'ai même envi de crier à François qu'il se dépèche de venir me rejoindre pour profiter au plus vite de l'ambiance farniente au soleil mais je me dit qu'apres avoir râlé comme un putois j'allais vraiment avoir l'air conne alors je m'abstient. J'aurai bien assez l'air conne comme ça lorsqu'il me rejoindra dans quelques minutes...

 

François prends sont temps là haut. Il doit faire un super relais. En fait il s'occupe plus qu'autre chose. C'est vrai que l'attente est longue. Ca fait plus de 4 h qu'on est là...

 

Puis il arrive en rappel. Il est tout content "Woua j'ai fait un super relais de la mort là-haut, si fallait refaire un topo de la PA il serait dedans". Bon, c'est cool, apparement il ne m'en veut pas des mots que j'ai eu contre lui juste avant. Il est vraiment gentil quand même...

 

Maintenant on est tous les deux là, le cul posé sur cette petite terrasse. François à de plus en plus mal à la cheville et se rend vite compte qu'il n'arrive plus à s'appuyer dessus. Et merde, il a son stage des fondamentaux à l'ENSA la semaine prochaine. Pourvu que ça ne soit pas trop grave et qu'il puisse y aller car ça repousserait tout d'un an...

 

Le temps passe et mes espoirs de voir arriver les secours diminuent. je ne sais pas pourquoi mais je le sens mal. Dormir là? Non pas possible, il fait trop froid! Et pourtant si l'hélico ne vient pas on aura pas le choix... 

 

Tout à coup TRRRRRRRR,

 

"-Putain c'est quoi ce bruit? L'hélico, l'hélico!!!"

 

Notre coeur s'emballe. Mais retombe vite. C'était juste une pierre. Fausse alerte, va falloir patienter...

 

7h30 qu'on attends. Ca commence à être long. Le soleil passe derrière le pilier et l'ombre nous gagne. Il fait 14°c à l'ombre à 15h alors combien fera-t-il cette nuit??? Des mauvaises pensées commencent à me gagner l'esprit. Pourvu qu'ils viennent!! Et s'ils ne comprennent pas ce que disent les Italiens? Et s'ils attendaient de voir si on arrive pas à s'en sortir par nous même? et si le mauvais temps se levait?? J'aurai du donner mon nom aux italiens. A priori c'est la semaine des CRS et les CRS de Grenoble je les connais bien apres avoir passé 3 mois avec eux. J'ai noué des liens solides et je sais que s'ils savent que je suis en galère ils mettrons tout en oeuvre pour me récupérer...

 

Je commence même à me dire que l'on va grimper jusqu'au glacier carré histoire de récupérer l'échapatoire, mais ni François et son pieds foulé, ni moi et ma main meurtri ne seront capable de grimper ni même faire les manips de corde necessaires à l'ascension. Pas le choix il faut attendre...

 

Et tout à coup c'est la libération: l'hélico rouge arrive. Il survole la face mais plus en haut. Nous on est là tout en bas. On fait des signe, on prends la position du Y (YESSSSSSSS!!!) et on prie pour qu'il ne nous loupe pas... L'hélico tourne un bon moment avant de s'approcher enfin vers nous. Un CRS descend au bout du treuil et vient se vacher sur notre relais. Je le reconnais quasi de suite, c'est Jérome!! Lui aussi me reconnait, il me demande qui est blessé. Je lui montre ma main. Il va donc me treuiller tout de suite. Ca va tellement vite que pas le temps de réaliser que je suis en train d'être hélitreuillée que je me retrouve propulsée par le mécano au fond de l'hélico. Là je réalise à quel point ces hommes sont des sauveurs. Je le savais déjà, et j'étais bien placée pour ça, ayant fait mon stage de Master 2 là-bas, mais là, alors que je me retrouve moi même directement concernée, je prends la mesure de la chose et vraiment, vraiment je leur dit merci du fond du coeur. Même si le danger n'était pas iminant, dormir une nuit sur place aurait été pour moi tres tres tres difficile. Je ne sais pas trop à quoi ça aurait pu aboutir. Ce que je sais c'est que si j'ai pas dormi là c'est grace à eux. Merci beaucoup. Du coup je ne peux retenir mes larmes, et, alors que je devrais être heureuse et soulagée, j'éclate en sanglots,... c'est la délivrance!! Le mécano qui à du réaliser que je n'étais pas un gros bourru me fait de gentils sourires réconfortants mais rien n'y fait je ne peux m'empecher de pleurer. Je suis si heureuse, soulagée. Je suis sauvée. C'est con comme les émotions sont décuplées dans des situations comme ça mais ce que j'ai ressenti à ce moment là était vraiment tres fort... Enfin je peux craquer, me laisser aller, c'est fini, on est sorti d'affaire!!

 

L'hélico me pose au promontoire ou je suis acceuilli par Patrick, un autre CRS. "tiens Rachel! Ben justement hier je suis aller grimper aux Saillants et j'ai pensé à toi...". On s'était fait une session grimpe là-bas lors de mon stage...

 

François treuillé à son tour ne tarde pas à me rejoindre. L'hélico repart chercher Jérome, le ramène au promontoire puis nous reprends pour nous descendre à LA Bérarde. A peine 2min plus tard c'est Sylvain (cf.  http://meije.over-blog.com/article-3353666.html) et Carol qui nous acceuil pour nous ramener en 4x4 au poste de secours. A peine sortie de l'hélico que Sylvain me lance "J'étais sur que c'était toi. J'ai vu ta voiture sur le parking en arrivant ce matin et lorsqu'on a reçut l'alerte je savais...). Le Duke, Cedric et Florian nous acceuillent au poste. Pendant que Sylvain prend la deposition de François je monte me faire nettoyer la main par Cédric. Que je suis contente de les voir tous! Dommage que ce soit dans de telles circonstances... Cédric me fait un joli bandage et je descend rejoindre les autres.Il nous offre à boire et autour de quelques bières, on se fait un petit encas animé par le passage de quelques "locaux" venu dire bonjour (et faire quelques partie de pétanque) aux CRS qu'ils commencent à bien connaitre. Vers 18h je vais chercher la voiture pour charger François qui ne peux plus poser son pieds et c'est ainsi qu'on dit aurevoir aux gars pour prendre la route de Grenoble et des urgences.

 

Finalament on s'en sors bien. Une grosse brulure pour moi mais rien de cassé. Rien non plus pour François à part un bon mal au pied certainement du au choc de la chutte. Rien à part une belle frayeur, et surtout le germe d'une reflexion profonde sur ma pratique de la montagne et du reste. Sur la vie et les choix à faire. Sur mes objectifs et priorités... et sur le fait qu'IL FAUT TOUJOURS PROTEGER SON RELAIS!!!! ;-)

 

En tous cas, même si je leur ai déjà dit 1000 fois, je dit encore merci aux CRS pour leur intervention, sans oublier le pilote et le mécano de l'hélico. "Mais tu sais Rachel, on est payés pour ça" me répondent-ils, modestement. Mais je sais qu'un treuillage en parois n'est pas anodin et je sais aussi que les risques d'un accident sont toujours là est bien présents, et eux aussi le savent, mieux que personne d'ailleurs.  Alors même si c'est leur travail, ils mettent leur vie en danger pour d'autres, pour nous, pour que l'on puisse pratiquer notre passion au mieux, en prenant le moins de risques possible justement, alors merci à eux, merci pour tout.

 

 

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Moi, accrochée au foutu relais qui nous a sauvés, attendant les secours...

 


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12 août 2006 6 12 /08 /août /2006 22:21

Aiguille de Sialouze

Traversée arête Sud + arête Nord

le 7 aout 2006 avec François

 

 

 

Trop cool, justement trop: François avait un grannnnd week-end de 2 jours et demi. On pensait donc pouvoir aller faire une belle course. Malheureusement la météo moisi de cette fin de semaine en a décidé autrement...

"-Allo? Oui bonjour on vous appel pour avoir les conditions en face sud de la Meije...

-Ben c'est pas compliqué, ici au promontoire c'est l'hiver, y'a 15 cm de neige au refuge et vu la température ça risque pas d'être grimpable demain, désolé..."

Bon ben voilà, notre projet est foutu, reste plus qu'à en trouver un autre de remplacement. On se tate pas mal puis François me dit que ses potes sont aux Bans et qu'apparement il n'a pas neigé là-bas. On prends donc la direction de la Vallouise... Mais qu'est ce qu'on pourrait bien faire?

"-Ba moi il me reste quasi plus que 3 des courses imposées à faire pour torcher ma liste alors si on pouvait tapper là-dedans ça m'arrangerai... Coste rouge ça te dit pas??

-Meuf, j'pense que ça risque d'être trop humide... Allons plutôt faire la traversée des aiguilles de Sialouze!

-Aller, c'est parti!"

Et voilà, direction Ailefroide et le vallon du Sellé. On refait les sacs car on était parti pour le promontoire + traversée, or, là on va se poser au refuge et revenir par là donc on peu enmener plus de choses "confort"... D'ailleurs moi qui pensait partir à la Meije je n'avais pas prévu de fringues "légères" et c'est donc en crevant de chaud que je monte au refuge du Pelvoux (et oui pour les mecs c'est pas compliqué, hop la torse poil et le tour est joué mais pour les filles c'est plus compliqué...). Du coup je prends mon temps et pretexte l'excuse de discuter avec un guidos et son client qui monte à 2 à l'heure au refuge pour monter moi aussi au ralentit pendant que François part au pas de course en sandale à l'assaut du refuge. Arrivée là-haut, j'ai bien soif car je n'avais pas pris d'eau (et oui c'est mon cher compagnon qui avait le camelback mais vu qu'il est parti en courant...) mais me tendant une binouze alors que je suis à peine arrivée, il est tout de suite excuser et on se fait une petite séance photo délire avant de se rentrer au chaud pour souper.

Sialouze01.JPG

Merci François pour la binouze. Saannnnntééééé!

Délire photo... François trouve que mon autoportrait (à gauche) n'est pas "assez bien" alors il en refait un(à droite) . Moi je le trouvais tres bien le mien!?! Je demande le vote du public pour trancher!!!

Pour mon autoportrait  tappez 1

Pour celui de François tappez 2 (j'sais pas pourquoi le lien marche pas je le met donc ici http://nimp.crew.free.fr/Private/Sialouze/Sialouze03.JPG)

Sialouze03.JPG

La popote est vite faite, un litre d'eau chaude dans lequel je fais tremper mes nouilles chinoises et ma soupe, tandis que François mange son taboulet saucisson riz au lait et on retrouve Cyrille, Lise, Loïsyann et ... (j'sais plus son nom) qui arrivent de la voie Kelle au Pic Sans Nom. Lise a vraiment mauvaise mine, ils ont l'air bien épuisés... Ils nous racontent qu'elle s'est mise une pierre sur le pied dès le début de la voie et apparemment ça a été bien éprouvant d'aller jusqu'en haut. Du coup ils se sont posés au refuge histoire de manger un bout et reprendre quelques forces avant de descendre mais le pied de Lise à bien gonflé et elle arrive à peine à réenfiler sa grosse. Apres maintes discussions elle décide d'appeler l'hélico et c'est finalement par les airs et en quelques minutes qu'elle gagnera l'hopital de Briançon...

 

 

 

 

Lise qui se paye son baptème d'hélicoptère...

Il est 22h et comme d'hab en refuge tout le monde est couché, et moi, comme d'hab j'ai pas sommeil. On se pose un peu dehors pour papoter mais le froid est saisissant et nous convaint bien vite à gagner le dortoir. On ne peut s'empêcher de papoter doucement mais c'est déjà trop fort pour nos voisins alors on essaye de dormir un peu. En vaint pour moi, comme d'hab la nuit en montagne se résume à une longue nuit d'attente...

3h30 le gardien vient reveiller tout le monde. Nous on a estimé qu'il n'était pas la peine de se lever avant 5h. En partant à 6, on serait à l'attaque à 8 et c'est largement suffisant pour une course comme celle là. Pas la peine de partir aux aurores si ce n'est pour galérer à marcher à la frontales et à se meuler les doigts au petit matin sur le rocher glacé. Du coup on se rendors (ou s'endors) bien vite maintenant que le dortoir est calme. On dors tellement bien que lorsque le reveil sonne à 5h on décide de le repousser à 5h30, toutes façons on a le temps, la course et courte et pas tellement engagée, rien ne presse...

5h30, il faut quand même se lever. On s'ébrou on s'habille vite. On déjeune rapidement et à 6h on est parti en direction des aiguilles de Sialouze. Ce matin c'est François qui à du mal. Moi ayant tenu mon régime "montagne" je suis en forme. François met du temps à démarrer puis se met dans le rythme. On remonte la pente au dessus du refuge, traverse le névés, puis l'éboulis, à nouveau un névé, un autre éboulis et enfin le glacier. Là, on pose un sac, un piolet et nos crampons et on se dirige vers la brêche d'attaque. Pas d'accord sur le chemin à suivre et un brin tétu tous les deux, moi je passe par les vires et François par l'éboulis en bas pour finalement se retrouver à l'attaque de la voie. Là on s'encorde, je fais quelques anneaux et apres que François est mis 1/4 d'heure pour m'accrocher mes grosses au cul (mais c'est vrai qu'elles étaient super bien accrochées et ne me genaient pas du tout ;-) ;-))  je pars dans la voie. C'est facile, ça grimpe vite, ça se protège bien et on croise "pas mal" de pitons alors on s'embête pas et grimpe tout à corde tendu. je fais venir François lorsque j'ai plus de matos, je récupère la quincaillerie et repart devant... ainsi de suite sauf que tres, TROP rapidement on se retrouve au cul des cordées parti plus tôt que nous le matin.

 

 

 

 

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Les premières cordées rattrapées alors qu'on a pas fait 100m (en développé!!!)d'arête... Heureusement que j'ai l'habitude du clignotant ;-))

Sialouze06.JPG

Obligée de prendre quelques variantes dalleuse un peu plus difficile pour doubler... Assurage uniquement sur un piton tout là haut, faut ce qu'il faut...

 

 

 

 

Ni une ni deux je commence à grimper en parallèle et finalement on arrive au sommet, soit en haut de l'arêt Sud en même temps que la première cordée des 6 parti du refuge à 4h du mat'... Malheureusement elle entreprend de tapper LE rappel avant nous et c'est 1/2h qu'on perd à se cailler dans le froid en attendant qu'ils finissent leur manip'.

Du coup on ne tarde pas à passer devant ensuite afin d'être tranquil pour les rappels de descente une fois la traversée fini. L'arête Nord est facile et en on gagne tres rapidement le couloir de descente et ses rappels.

 

 

 

 

Sialouze07.JPG

Juste avant le dernier gendarme qui mène au couloir de descente

Sialouze08.JPG

T'as le look coco!

On en tappe un premier ne voyant pas trop ce qui nous attends en dessous puis finalement on décide d'éviter le deuxième en descendant à pieds, mais prudemment, dans le couloir. Là on gagne un deuxième rappel, puis un troisième et un quatrième qui nous permet de mettre pieds sur un gros névé que l'on descend en 2 - 2 pour François, beaucoup plus doucement pour moi, afin de retrouver sac et crampons. Il est juste midi passé...

Autoportrait décentré.... François devant, les Aiguilles de Sialouze au fond....

On saute de crevasses en crevasses. Moi et ma grande habitude des crabes je manque de me faire une cheville mais ça va. S'ensuit une descente rapide (c'est le moins qu'on puisse dire) en ramasse dans les éboulis puis par le sentier pour finalement arriver au refuge à 13h30... Le gardien hallucine un peu quand il nous voit arriver, lui qui nous regardait de travers quand on lui disait vouloir partir "qu'à" 6h du mat'...

 

 

 

Avant de prendre la descente finale qui ramène au refuge du Pelvoux. Le couloir ??? que François a surfé derrière moi...

On se pose un moment au refuge. Je me fais un petit (mais alors tout petit car y'en a plus beauoup, bouuu, mais bon c'est mieux que rien...) festin en goutant enfin au sauc' aux noisettes qui me faisait tant envi depuis la veille. On s'étend un peu au soleil puis on refais rapidement les sacs afin de prendre la direction de la descente. Comme d'hab je pars doucement et c'est au pas de course que je fini le retour, trop pressée de quitter mes chaussures qui me torturent les pieds...

 

 

 

Apres la sieste ;-)) 

puis enfin arrivés à la voiture :-))

 

 

 

 

On arrive donc bien tôt à la voiture et c'est tout tranquillou qu'on se pose boire une bière chez ma soeur avant de manger un bout puis d'enfin prendre la route du retour...

Finalement cette course aura été une jolie ballade en montagne et nous a à peine, voir pas du tout, rassasiés. Du coup c'est pleins de projets qu'on se quitte, se prommettant bien qu'on aller y retourner à la Meije et qu'on aller la tomber cette @#*$& de voie!!!

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