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13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 22:58

Col du glacier noir

couloir nord ouest (à la descente!!)

le 13 novembre 2006 avec François

 

 

 

vue-emeraude.jpg

Mais non je ne me trompe pas. La photo est bien celle du Col !! Et oui c'est le Col du Glacier Noir et son couloir Nord Ouest que l'on peut distinguer sur la gauche. Itinéraire idéale pour redescendre de la goulotte "Emeraude de Gauche" (à droite du Col sur la photo) non??

 

 

13h, nous sommes au sommet de la goulotte, béa d'admiration devant le panorama grandiose qui s'offre à nous... Mais le froid nous rappel bien vite à l'ordre et il est temps de prendre le chemin du retour. Surtout que celui-ci va être long étant donné que nous devons commencer par gagner le Col du Glacier Noir afin d'ensuite en desescalader son couloir NW qui fait tout de même pas loin de 400m... Puis ensuite il reste encore le retour sur le glacier noir, soit  facilement 2 à 3 bonnes heures de marche!!!

Je desescalade donc le couloir versant sud en direction d'un relais de rappel pendant que François me contre-assure sur un becquet. Pendant que j'installe le rappel, il me rejoint rapidement et nous nous retrouvons vite 55m plus bas. Par une courte desescalade puis une traversée à flanc du glacier du coup de sabre nous nous retrouvons au pied d'un éperon rocheux qu'il faut remonter pour accéder au Col. Le rocher est pourri et ça deverse partout. On ne sait pas trop par où l'attaquer... La seule solution doit être d'aller chercher un couloir un peu plus bas sur la droite ou de remonter plus haut à gauche vers là d'où l'on vient... Mais François, pris d'un élan de motivation me lance "Faut bien que je mette à profit mon entraînement grimpe! Je passe par là! Feu!!" et aussitôt dit, il s'engage dans un pas abo et deversant d'escalade, évidemment quasi improtégeable étant donné la pitoyable qualité du caillou...

"- François rappel toi la Pierre-Alain, soit prudent, desfois ça part alors qu'on aurait cru pouvoir y tracter un boeuf!!"

Je m'inquiète fortement de la tournure que prend la situation mais je sais que François est loin, trés loin d'être bargeot et qu'il se souvient trés bien de l'épisode de la PA... M'enfin je ne peux m'empêcher de stresser quand je le vois tracter sur ces prises qui ne demandent qu'à péter...

Finalement le bougre ne s'en sort pas si mal et s'empresse de monter m'assurer depuis le Col. A mon tour je misère bien pour passer ce ressaut abo. Je fini par rejoindre François plus essouflée qu'aprés les 450m de goulotte...

Un petit coup de thé chaud et c'est parti pour la descente. Au début, je ne suis pas bien fière quand je vois l'ampleur du couloir à desescalader. C'est bien pentu et bien long!!! Moi qui suis déjà bien fatiguée (on vient quand même de se tapper environ 1700m de dénivellé dont plus de 450m de goulotte!!!)!!!

Bref toutes façons pas le choix, faut y aller alors feu, c'est parti. Au début je desescalade et François me contre assure depuis le haut en se calant bien dans la neige. Moi je suis bien persuadée que si je pars il ne me retiendra pas mais bon il tient à faire comme ça alors... Alors on fait comme ça un bon moment jusqu'à que ça me gonfle trop et que je craque et que je finisse par me desencorder pour desecndre plus vite et plus confortablement. Puis au moins si l'un se la colle ça évitera que les deux y passent... M'enfin toutes façons (rassure toi maman ;-)) pas possible de se la coller. Les pentes ne sont pas trés raides (55° max) et on a des crabes et des pioches aux extrémités!!! Bref je descend ainsi un moment jusqu'a apercevoir de la glace dans le bas. François se pose alors sur un becquet pour m'assurer pendant que je vais voir ce qu'il en est. Pas de soucis ça passe bien. Je me désencorde à nouveau pour qu'on puisse descendre sans s'enméler les pinceaux.

Arrivée à la rimaye je descend prudemment. Elle est physiquement bouchée mais l'aspect et la couleur de la neige laisse présager d'un pont de neige des plus fragile. J'ancre bien mes deux piochons au plus bas possible dans la neige dure et tente de passer doucement... Mais ce que je redoutais ne tarde pas à arriver: je me retrouve les deux pieds dans le vide, agrippée à mes piochons... Heureusement j'avais prévu le coup. Je remonte donc assez facilement en "zone sure" mais je mesure bien vite la bêtise de mon geste, imaginant François arrivant ici et ne voyant plus aucune trace de moi à part un trou béant dans la rimaye...

Bref, je remonte vite me réencorder au bout de la corde qui pendouille au dessus de moi et crie à François de m'assurer pour passer la rimaye qui craint. Je prends un "OK" pour un feu vert et, par un pas d'équilibriste, passe la rimaye avant de descendre au plus bas dans la pente de neige pour assurer le passage de rimaye de François. Par un grand bon, il en finit avec cettes dernière difficulté et vient me rejoindre. Il m'avouera rapidement qu'en fait il y avait eu malentendu et qu'il ne m'assurait pas vraiment lorsque je passais la rimaye...

Ce petit épisode m'ayant bien refroidi, je redouble donc de prudence pour passer le bout de glacier bien tourmenté afin de retourner, enfin, chercher nos baskés laissés le matin sur le glacier.

 

Emeraude14.jpg

 

Ouffff! Contente d'être enfin en bas!!!

 

 

 

Emeraude15.jpg

 

Là, aux vues de nos tronches, pas moyen de dire qu'on est pas fatigués!!

Derrière nous la goulotte bien visible à droite (ligne rectiligne sortant au "col" ou à la "brêche" sur l'arête) et le large couloir légèrement courbé venant du col du glacier noir à gauche.

 

 

 

Finalement moi je décide de garder mes grosses pour éviter les déboitages de chevilles le temps de descendre la pierraille du glacier noir. François, lui, chausse tout de suite les baskés, et les multiples et spéctaculaires gamelles que je me prendrais, du au manque d'adhérence des grosses sur les plaques de glace, atesterons bien qu'il avait raison!!

C'est donc finalement à presque 20h que nous regagnons la voiture, bien fatigués mais tellement heureux qu'on ne peut s'empêcher de tirer des plans sur la comète pour notre prochain jours de congés la semaine prochaine...

 

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commentaires

L
t'inquiètes pas qu'elle dit.........ENFIN il vaut mieux lire ça que d'être aveugle!  mais c'est si bien raconté que j'ai un peu l'impression d'y être, moi qui n'y serais jamais biensur. bon courage et continuez, ça nous fait réver.
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